Cafétéria Louis-Joseph-Papineau – Petit projet deviendra grand



En 2008, le comité environnement de la polyvalente projetait de remplacer la vaisselle jetable par de la vaisselle lavable. Quatre ans plus tard, soit en 2012, cette initiative s’est transformée en une coopérative de solidarité implantée à même la cafétéria de l’école. En plus d’y avoir instauré un système de gestion des déchets durable et écologique, les jeunes ont également souhaité y développer un volet en saine alimentation.

Ce projet à Louis-Joseph Papineau a d’ailleurs été un des Coups de coeur en 2013 et s’est mérité un prix en 2014, lors du gala Forces AVENIR, Projet engagé.

 

Les défis

On le constate, ce projet a fait l’objet de plusieurs consultations et ajustements. Afin d’offrir un menu plus nutritif et mieux équilibré qui répond aux goûts des étudiants, il faut savoir s’organiser et s’adapter. Nadine Renaud, gérante et cuisinière à la cafétéria, explique qu’un des plus grands obstacles à ce projet, mais qui constitue également une des raisons d’être de ce dernier, est la présence des chaines de restauration rapide à proximité de la polyvalente et la concurrence est féroce. Ainsi, sur l’heure du midi, bon nombre de jeunes désertent l’école pour aller se procurer des aliments peu nutritifs… pour pas cher.

Or, le défi demeure : il faut trouver différentes stratégies pour inciter les jeunes à venir manger à la cafétéria. La vente de cartes de repas, la publicité (même si ce n’est rien d’extravagant!), les dégustations gratuites et les messages à l’interphone font partie des mesures qui ont été prises pour attirer les jeunes à la cafétéria.

Les obstacles

Offrir un menu plus sain et nutritif implique inévitablement de réduire l’utilisation d’aliments pré cuisinés et des « sachets de poudre » afin de les remplacer par des plats cuisinés sur place. Pour les employés d’un service alimentaire, cela signifie plus de temps et une logistique de préparation plus complexe. À cet égard, Mme Renaud explique qu’il faut être ouvert à trouver et à essayer différentes recettes. Elle ajoute que pour améliorer la qualité nutritive d’un plat, cela nécessite souvent qu’un minimum de changement, par exemple : modifier la méthode de cuisson, trouver un substitut au gras ou utiliser judicieusement les protéines végétales.

Les leviers qui ont mené au succès

L’aide financière a joué un rôle important, notamment celle reçue du Centre local d’emploi (CLE) qui a permis l’embauche d’un employé à temps plein en cuisine. L’engagement de la direction de l’école constitue également un facteur majeur. La direction siège sur le conseil d’administration et offre les repas gratuits aux laveurs bénévoles. La Commission scolaire quant à elle, assume les frais de réparation des gros équipements. Mme Renaud mentionne également que l’engagement de quelques parents aux campagnes de financement destinées à la coop est grandement apprécié. D’ailleurs, ces parents sont souvent ceux qui encouragent leur jeune à manger à l’école le midi. Finalement, certains enseignants font également une différence en promouvant le menu de la cafétéria en classe, directement auprès des étudiants.

Un conseil à donner?

Le meilleur conseil que Mme Renaud souhaite donner aux écoles qui veulent emboiter le pas dans cette direction est d’y aller graduellement et d’être réaliste. En ce sens, elle précise qu’un menu ne peut être revu et finalisé en quelques jours ni plaire à tout le monde. Au début, les changements doivent se faire progressivement afin de donner le temps aux jeunes de s’adapter aux nouvelles saveurs et au personnel de s’approprier les nouvelles procédures. Elle mentionne d’ailleurs l’importance d’encourager et de soutenir les employés de la cuisine en leur offrant, au besoin, des outils comme de la formation professionnelle.